24 août 2005

Italia, Italia, amore mio


Profiter de ne pas avoir les enfants pour prendre un peu de temps sans contraintes ou presque. Je viens de finir de revoir ce merveilleux film de Marco Tullio Giordana "La Meglio Gioventu", "Nos meilleures années". Quelle merveille d'intelligence, de sensibilité, de grâce. L'Italie en ce qu'elle a de meilleure, un pays de fraternité, d'amitié, de conscience familiale et politique. Une Italie que j'ai découverte pour ma part à seulement 20 ans. Ce fut pour moi une révélation, mon université libre et chaleureuse. Un choc même ! Pour un petit français inconsciemment élevé dans l'idée d'un pays supérieur.
L'Italie m'envahit alors de son patrimoine artistique mais surtout humain. L'un échangeant constamment avec l'autre. Depuis j'ai eu le bonheur d'y amener mes beaux garçons (et ma douce)... qui sans s'en rendrent compte s'y imprègnent de ses couleurs, sa vitalité, sa beauté.
De toute l'Europe, seule l'Italie sait encore vivre en famille, y mélanger les générations avec bonheur.

Mais aujourd'hui j'en perçois les fissures. Pourquoi les Italiens attendent ils d'avoir 40 ans pour avoir un unique enfant ? Que deviendront ses valeurs en élevant l'enfant dieu ? Que deviendra la générosité, le goût de l'effort, le sens du partage dans une nation à l'enfant gras ? Pas d'enfant ou juste un, tel est la triste réalité en Italie depuis 10 ans. Et que dire de la course effrénée au fric, aux fourrures, aux 4*4 et berlines allemandes... La fracture avec un "nord" de plus en plus matérialiste n'a rien de symbolique. Plus que jamais il y a toujours deux Italies... au moins !
Descendre, descendre plus au sud. Les plus belles scènes de bonheur de ce film ont d'ailleurs lieu en Sicile (et en Toscane), sur l'île Stromboli. L'île de Rossellini et Ingrid Bergman. Faire confiance aux Italiens, roi du contre-pied, des contradictions apparentes.

KLL

Bande son : "Siamo solo noi" Vasco Rossi

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