23 février 2006

Wayfaring Stranger


On ne réécoute jamais assez ses disques surtout les meilleurs. Les quatre derniers disques de l'Homme en Noir, ne forme qu’une seule et même œuvre. Ainsi la moitié de l'album " American III : Solitary Man " est peut-être plus sombre encore qu’American IV, quoique plus facile d'approche pour le non-initié. Ne ratez pas " The Mercy Seat” , Magnifique (faible adjectif !) et crépusculaire reprise d'un autre prince des ténèbres, Nick Cave. Ouverture sur un morceau de Tom Petty " I won't back down", l'animal est blessé mais nullement abattu. Et toujours cette production miraculeuse, Johnny Cash est là, juste à côté de vous...

Liquidez vos putains d'actions pour vous offrir les quatre derniers albums, et comme vous aurez succombé, craquez ensuite sur le coffret " Unearthed” . That's all Folk.
Suite et non fin...

KLL

Bande son : " The Mercy Seat " - " American III : Solitary Man " - Johnny Cash - 2000

21 février 2006

Johnny Cash - " The Man Comes Around " - 2002


Dernier album du grand Cash et certainement le meilleur d'une énorme discographie. Sous la production, les conseils et l'amour de Rick Rubin, Johnny Cash nous livre quinze chansons d'une profondeur, d'un mysticisme, d'une noirceur inégalée. On parle ici de testament. Peu importe qu'il s'agisse de reprises ou non. Filtrées par l'âme et la voix de Monsieur Cash, elles deviennent siennes, reléguant loin, très loin l'original. Et quelle surprise que d'entendre des chansons de Soundgarden, Nick Cave ou Trent Reznor reprises par l'Homme en noir. Que Cash soit seul, guitare acoustique en main, accompagné au piano ou par un orchestre, la sobriété reste de mise. Sobriété qui donne à tout l'album une puissance presque effrayante. Entre Country et Folk gothique, l'Homme en noir à l'aube de sa mort, ouvre des voies inconnues. Et depuis 2002, personne n'a encore pu ou oser s'y aventurer. Rien entendu de plus bouleversant.

KLL

Bande son : Album - "The man comes around" - 2002 - American Reordings -
(On verse son obole au culte, pas de téléchargement, please !)

18 février 2006

Monsieur Johnny CASH


Grâce soit rendu à Rick Rubin d'être aller trouver l'Homme en Noir. Millionnaire désoeuvré, producteur de groupes heavy metal et rap, il lui vint le désir de produire un grand compositeur populaire...qui ne faisait plus de grands disques. C'est ainsi qu'il alla chercher Johnny Cash, malade, oublié de l'establishment country. Ce sont donc les quatre derniers disques de l'Homme en Noir. Mais quels disques ! Le parti pris de simplicité absolue, la sécheresse des arrangements,la profondeur de la voix, habille les chansons d’un noir inconnu, absolu.
Johnny Cash se sait mourant. Et l'Homme qui n'a jamais triché va creuser encore un peu plus son âme torturé. Beau à en mourir. Combien de fois m'est-il arrivé devant ma discothèque, ne sachant quel disque choisir de poser un de ces merveilleux disques, à ma surprise. Johnny Cash c'est le Graal retrouvé, l'essence de tout.

Le film consacré à Monsieur Cash a fait remonter en moi, en noir, les sentiments les plus profonds. L'envie de s'élever encore, malgré un monde sans pitié, une société aliénante, une médiocrité ambiante. Ne jamais courber l'échine, rester digne, mépriser le pouvoir, écouter les humbles, les petits, les sans-grades, les minorités, ne jamais passer de l'autre côté. Seule la musique rend libre.

Content et même heureux d'avoir vu ce beau film en compagnie de mon grand garçon. À priori et du haut de ses 14 printemps, il n'en a rien à battre de la Country et de Monsieur Cash...sauf, sauf que ce film bien fait rend un très bel hommage à l'homme et au musicien. Et mon grand de rentrer à la maison et de chercher sur le net "Cry, cry, cry" et "Jackson". Je le savoure comme une petite victoire. J'espère de tout mon coeur que mes enfants garderont "quelque chose" de cet héritage populaire.

Les puristes, il en existe, peuvent ergoter sur des détails (on ne voit jamais Monsieur Cash composer...) mais il n'en reste pas moins vrai que ce film est juste, les acteurs époustouflants.

Rentré à la maison en sortant tous mes disques de l'Homme en noir, le coffret "Unearthed", les disques produits par Rick Rubin, le bien nommé coffret "Love, God and Murder". Et… il me manque (entre autres...) le disque du concert à la prison de Folsom ! Pas étonnant que Johnny Cash ait joué si souvent dans les prisons. L'Homme a su rester attentif aux causes des taulards, des indiens, opprimés de cette terre. Ils savaient leur parler, car il était des leurs, n’avait rien oublié ni renié de ses origines, de sa souffrance. La musique de Monsieur Cash élève l’âme en des cieux inconnus. Indispensable.

KLL

Bande son : « Hurt » - album – American IV : The Man comes around – 2002 – Johnny CASH
Cherchez sur la toile le clip accompagnant cette chanson, magnifique testament nostalgique du grand Homme. Tout y est dit.

07 février 2006

Canard et Charlie sont sur le même bateau...

Demain, sans faute, acheter Charlie Hebdo ET le Canard Enchaîné...d'ailleurs je me demande bien aujourd'hui si ce ne sont pas les deux seuls journaux lisibles pour l'homme de Gauche...avec Rock and Folk :-)

KLL

"Pour moi toutes les formes de religion sont anachroniques. Je rêve d'un monde sans religion. Car la religion donne naissance à l'intégrisme comme la graine donne naissance à l'arbre."
(Taslima Nasreen, femme écrivain du Bangladesh / née en 1962 / L'Evénement du Jeudi / 21/07/1994)

02 février 2006

Sympathie pour le Diable

©Siné


Marre, marre, marre de tous ces connards enrubannés, barbes musulmanes ou chrétiens aux crânes tondus ! Et pourquoi ne pourrait-on pas caricaturer, Shiva, Mahomet, Résous et autres charlatans séculaires. Qui respecte celui qui ne veut pas croire en ses fadaises ? Et les trois "grandes" religions de se retrouver pour critiquer unanimement les caricatures de mahomet. Assez d'entendre des enfants de 4, 5 ou 6 ans faire du prosélytisme religieux dans la cour d'école. Cet embrigadement n'anonce rien de bon pour le futur proche. Fils de 68, né trop tard pour l'avoir vécu en direct, mais suffisament pour en avoir trié le bon grain, je reste debout face à tous les dogmes politiques ou religieux. Que restera t'il de notre liberté, de la laïcité face aux revendications communautaristes, religieuses. Le droit d'exprimer une autre opinion sur les religions est aussi fondamentale que celui qu'ils ont d'exercer leur croyance. Alors Athée je suis, Athée je resterai.

"Catholique par mère, musulman par mon père, un peu juif par mon fils... et athée grâce à Dieu." [Marcel Mouloudji] Extrait de Autoportrait.

KLL "In Blues we trust"

Bande son : "Sympathy for the Devil" - The Rolling Stones - "Beggars banquet" - 1968