19 août 2005

Des Stones aux Kinks


C’est peu dire que Sir Manœuvre sort le tapis rouge pour le dernier album des « Pierres qui roulent ». 5 étoiles dans le dernier R&F, rien de moins ! hum, hum, j’ai appris à me méfier des dernières livraisons Stoniennes depuis……….. Au moins « Tatoo You », en gros plus de 20 ans !!! à mon (humble) avis, les Stones manquent de danger, d’urgence, d’instabilité. Et puis la prod’, rien à faire, c’est toujours trop, trop gras, trop riche (on y revient). Ils peuvent prendre n’importe quel producteur, ingénieur du son, c’est sans surprises, les gars ne parviennent pas à laisser leur empreinte, ne parviennent pas à bouger les papys.
Finalement les meilleures chansons des Stones depuis 20 ans sont à chercher chez les « Blacks Crowes » ! Enfin bon le 5 Septembre, j’irai quand même verser mon obole au culte. Par fidélité.

Mais aujourd’hui je (re)découvre (grâce à un valet de Manœuvre), Mister Ungemuth Nicolas, les « Kinks », « THE KINKS ».
Sur la base de son superbe papier (R&F de juillet) relatant l’histoire de ces "beautiful looser", je me suis jeté sur les disques que je possédais. Et me suis aperçu qu’il m’en manquait 4 essentiels. Lacune comblée depuis en passant par l'amazone. The Kinks, donc, superbe groupe anglo-anglais, aux 2 frères Davies, Dave et Ray. De leur début à 1971, tous leurs albums sont indispensables. C’est le furieux « You really got me » morceau novateur s’il en fut, qui fera décoller le groupe. Mais très vite leurs compositions devinrent plus précieuses. Pour ceux qui aiment les mélodies de soie, les couplets-refrains immédiatement mémorisables, arrangements somptueux de clavecins, hautbois, cor, guitares, tambourins, mellotron… Sans qu’il n’y ait JAMAIS rien de trop, grâce à un talent inouï. Et que dire également de leurs textes, tableaux lucides, féroces et ironiques mais néanmoins attendris de l’Angleterre. Les Kinks c’est la quête d’une innocence perdue. Dès leur début ils allèrent à contre-courant, chantant le charme rétro d’une Angleterre victorienne. Pas le moindre des paradoxes (apparents) pour ces authentiques prolétaires, amoureux des pubs et du « working class hero ». Quand les Stones ou les Beatles voulaient changer le monde, eux chantaient avec mélancolie un monde révolu, une époque aux plaisirs simples des joies enfantines. Loin, très loin du psychédélisme alors à la mode. Ce qui fait qu’aujourd’hui ces disques sont « out of time », qu’ils ne semblent pas vieillir.

Dans une deuxième période leur talent s’épanouira complètement en concept album, aux titres impossibles.

Something Else by the Kinks en 1967

The Village Green Preservation Society (leur « Sgt Pepper’s… ») en 1968
(Magnifique réédition en 2004)

Arthur, or The Decline and Fall of the British Empire en 1969

Lola vs. the Powerman & the Money-Go-Round en 1970

Muswell Hillbillies en 1971

Mais ne pas oublier non plus les Kinks, première période, un superbe petit coffret paru sur le label « Castle » regroupe en 3 albums les singles des débuts.
Un seul morceau résume alors le caractère du groupe, le bien nommé « I’m not like everybody else ».

Aujourd’hui j’aime ce groupe de perdants magnifiques, pour toujours. 40 ans après une date de naissance décidément bien tardive… au pays de Claude François !

KLL

Bande son :

« The Kinks Are The Village Green Preservation Society » 1968
Somptueuse édition 3 CD en 2004 sur « Sanctuary Records.

Je n’ai personnellement jamais entendu une réédition aussi différente des précédentes, on y redécouvre réellement nombre d’instruments qui étaient auparavant enfouis dans les versions précédentes… On y perçoit pleinement le génie des arrangements Kinksiens.

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