30 mai 2006

Let's Impeach The President

Sacré claque que ce disque de Neil Young. Oui ! Attaquons le président bush, sinistre clown qui répond à l'échelle des Etats-Unis à la médiocrité de berlusconi ou autre poutine.

Aussi ce disque est plein d'une fureur maîtrisé, électrique sans sortir les muscles. Pas nécessaire, car le Neil a retrouvé la voie des riffs saignants, de la mélodie juste, une merveille d'album. Dés le départ on sent l'homme en proie à une saine colère et des morceaux comme "The restless consumer", "Let's Impeach The President" ou encore "Shock and Awe" déboulent à fond de train, appuyés par des choeurs ou une trompette rageuse.Voilà qui donne envie de comprendre les textes du Canadien. Dans "Let's Impeach The President" il ne demande pas moins que la destitution de bush. Un Neil décidément très remonté qui accuse également l'administration bush d'espionner les citoyens, d'avoir laisser tomber les noirs lors de l'ouragan katarina... Ce disque parle d'urgence, d'une volonté d'en sortir enfin, d'ouvrir les yeux, de passer à autre chose. Bref un formidable album, d'une cohésion absolue, ou jamais pendant les 10 morceaux que contient l'album, on n'ait envie de zapper une seule fois. Un disque qui s'inscrit dans la grande tradition populaire des "protest songs", sans négliger la force des mélodies, la puissance instrumentale.

Téléchargement interdit.

Extrait de « THE RESTLESS CONSUMER »

…What out on the desert sands
Lies a desperate lover
They call her the « Queen of oil »
So much to discover…

Don’t need no ad machine…

Don’t need no more lies
Don’t need no more lies
Don’t need no more lies

N'oubliez pas de cliquer sur les titres de ce blog qui sont tous des liens en rapport avec le post.

KLL

Bande son : "Living with War" - Neil Young – 2006
(Merci Stephan !)

29 mai 2006

Il Caimano - deuxième partie


Envie d'ajouter que cette dernière oeuvre de Nanni Moretti est aussi et avant tout un vrai film. L'histoire d'un producteur de série Z qui se retrouve à défendre presque par défaut un film contre berlusconi. Alors dit-il que "j'ai voté pour lui !". On suit donc ce petit homme malheureux dans sa vie, se séparant de sa femme, ne produisant plus rien d'autre que des émissions de télé-achat. Nanni dépeint cet homme dans son intimité et dans sa lutte forcée et maladroite pour produire le film. Et c'est parfois (un peu) laborieux, pas facile de faire se recouper la vie de ce petit homme et celle de berlusconi. Ce n'est que quand l'acteur pressenti pour tenir le rôle de berlusconi, magnifique Michele Placido, se défile que le film prend à la gorge. Et surprise c'est Nanni lui-même qui endosse le rôle de berlusconi. A cet égard la dernière scène du film fait froid dans le dos. berlusconi-Moretti sort du tribunal où il vient d'être condamné, monte sous escorte dans une berline noire. La caméra filme en plan serré le visage de Nanni-berlusconi, la voiture s'éloigne et on perçoit le tribunal en arrière plan qui flambe sous les cocktails molotovs du "peuple" vengeant berlusconi. On en frémit. Il y a aussi deux autres moments de pur cinéma. Bruno Bonobo, le producteur, quitte le notaire en compagnie de son ex-épouse, où ils viennent de régler cette séparation. Et alors nous les suivons tous les deux dans les embouteillages Romains, ils se passent et se dépassent plusieurs fois, se saluant de la main, se souriant. Autre scène magnifique également ou Bruno découvre que le film qu'il prévoyait de faire au départ (Le retour de Christophe Colomb) se fait finalement dans son dos et avec la trahison de son réalisateur et de son acteur fétiche (Michele Placido). Ce qui donne l'occasion à Nanni de nous amener sur une plage Romaine de nuit, sur un plateau de cinéma. J'ai pensé à la plage de Pasolini.

Merci encore Nanni.

Nanni, Nanni, Nanni, Signore Moretti



Sorti de la salle de cinéma, cueilli par un froid qui n'a rien de saison. Et pourtant je viens de quitter un ami de longue date, d'une amitié platonique.
"Bianca" avait été pour moi la découverte d'un nouveau cinéaste Italien, acteur-réalisateur qui parlait si bien de la société, notre société à travers nos vies, nos travers, nos désirs et nos désillusions.J'avais adoré aussi "Palombella Rossa", et tous les films qui suivraient. J'aime profondément cet homme dont j'ai su de suite qu'il ne ferait pas de film pour faire un film... de plus. Mais seulement parce qu'il avait à nous dire, à nous provoquer, à nous questionner, à travers lui, Michele, Nanni, Moretti.

Le Caïman ne fait pas exception à cette règle. Et si finalement le film parle évidemment de berlusconi, il nous parle aussi et surtout de nous, de notre position face à cette société mercantile où seule la vulgarité égale la médiocrité. Il nous parle de cette Italie qui fût belle, résiste encore parfois. D'une Italie vulgarisée par la loi de l'argent, des télévisions, des journaux berlusconiens. Que du capitalisme triomphant naissent des hommes tels que berlusconi, à cela rien d'étonnant. Le plus grave est qu'il s'approprie par les urnes le pouvoir législatif. Et seul en Italie résistent encore quelques juges courageux, incarnant presque à eux seuls le nécessaire contre-pouvoir. L'Italien est sorti affaibli, appauvri, malade de 30 ans de berlusconisme télévisuelle, c'est un fait. Un fait suffisamment sûr pour que même le téléspectateur "moyen" français soit bien incapable de regarder une chaîne de ce sinistre bouffon sans migrer ailleurs. Cet homme a joué habilement sur la volonté partagée par tous d'avoir une vie meilleure. Et pour cela il s'est bien sûr présenté en modèle absolu, dictateur d'opérette, entraînant l'Italie toujours plus bas. Jusqu'à se faire élire en prônant (bien entendu) moins d'état et plus de privé, refrain connu mais efficace, laissant la place aux requins dépeçant rageusement des services publics déjà mal en point. berlusconi disait en substance :"je suis milliardaire, élisez-moi, je ne mettrai pas les mains dans la caisse, je n'en ai pas besoin...". Et la moitié des Italiens de voter pour ce piètre bouffon.
Il n'y a pas d'équivalent en Europe d'un homme aussi puissant ayant tenu en ses mains un pays entier, économie et politique incestueusement mêlés. Et pourtant les gens savent, sont avertis. berlusconi a corrompu, est corruptible, a été condamné. Nanni interroge à plusieurs reprises ses personnages sur l'origine de la fortune de berlusconi, sur ses société écrans, ses prêtes noms. Les gens savent mais votent pour berlusconi, pour balkany, demain pour sarkozy ? Tout cela est bien triste et prépare idéalement la place à l’homme fort, fossoyeur de nos libertés.
Et la gauche officielle, proclamée comme telle, n'a que peu d'idées à opposer, toute affairée qu'elle est à se disputer une place au soleil.
Je me souviens qu'il y a quelques années, Nanni avait lors d'une manifestation de l'Olivier (gauche unie), saisit la tribune pour haranguer devant une foule énorme, les hommes politiques présents. Pour leur jeter à la face leur tristesse, fustiger leur inertie, leur incapacité à proposer, à résister brillamment et avec intelligence au caïman. Y a t'il UN seul Nanni Moretti en France ? Il Caimano est aussi une magnifique déclaration d'amour pour un cinéma militant, un hommage à Gian Maria Volonte, Michele Placido, Francesco Rosi... et tant d'autres.

Grazie Nanni, Grazie mille.

KLL

Bande son : « The Blowers Daughter » - Damien Rice – album « O » (que l'on trouve dans le film)
… si même nos penchants musicaux nous rapprochent…

23 mai 2006

Who knows where the time goes ?


Mais porté par la voix envoutante de Sandy Denny, la question posée s'envole en des cieux inconnus, une beauté presque inhumaine...et pourtant.

KLL

Bande son : album : - Unhalfbricking - THE FAIRPORT CONVENTION - 1969 -

21 mai 2006

Parodie Stonienne


Pour un retour...

Je me demandais ce soir en écoutant "Moonlight Mile" © The Rolling Stones © à quel moment les pierres étaient-elles devenues une parodie d'elles-même ? Certainement pas sur ce merveilleux album "Sticky Fingers". Ce morceau flotte à la fin de l'album en apesanteur absolu, les Stones encore, encore, encore. Superbe numéro de Rock and Folk ce mois, et un Ungemuth nous donnant à (re) découvir quelques pièces Stoniennes oubliées au grenier...et pourtant. Mais une parodie des Stones par eux-même est encore préférable aux vilains copieurs sans âme... et puis en concert ces gars mettent encore tout le monde d'accord... putain dire que j'ai raté l'Olympia !!!

Merci Monsieur Ungemuth

KLL

Bande son : Moonlight Mile" - Sticky Fingers - The Rolling Stones