24 octobre 2008

Ma France



Immigrés sur une chaîne de montage aux usines Renault. 1975 © Berretty / Rapho

Il faut un début à toutes choses, y compris à la fin. Que le nabot de neuilly soit devenu président de ce qui n'est plus une République, n'a rien d'étonnant. Que les Français aient eu à choisir entre la mystique du Poitou et l'excité à talonnettes, prouve à quel point la Démocratie est morte. Elle n'existe que sous la forme évidente d'un jour, aller voter. Libre ? Pour quel choix ? Libéralisme contre social-libéralisme ? Noir contre gris foncé ? Le peuple n'a plus ni conscience nécessaire, ni choix possible. Alors voir aujourd'hui l'omniminiprésident se poser en réformateur du capitalisme fait mal. Mais ce qui fait encore plus mal c'est de ne rien entendre de la gauche majoritaire. Un silence assourdissant ou presque, mais logique. les socialistes ont abandonné en 1983; cela fait donc 25 ans qu'ils ne pensent ni n'osent d'autre alternative au capitalisme. Abandonnant aux requins les bras du peuple. Je pense à la France que je connais, celle qui n'a jamais attendu le nain pour se lever tôt. Celle qui n'a qu'à vendre sa force, son temps de travail, et souvent ses bras et son dos. Cette France qui travaille plus sans voir la couleur des promesses sarkoziennes. cette France aux yeux creusés, aux manteaux qui durent tous les ans un an de plus, femmes de ménage, ouvriers de l'automobile, du bâtiment, caissières...
Depuis le début des années mitterand la part des salaires dans le PIB de la France a baissé de 9,3%, soit plus de 150 milliards d'euros par an, 12 fois le trou de la sécu ! Alors entendre depuis 30 ans les patrons réclamer moins de charges, allonger l'âge de la retraite, réduire les dépenses publiques...pour saigner encore un peu plus les salariés. Et partager ? Répartir ? Non ? Au lieu de cela les socialistes comme les autres ont continué à ouvrir toutes les vannes, libéraliser, privatiser, externaliser, dépecer le bien public. Brader, donner le fleuron des entreprises publiques pour former des monstres incontrôlables, incontrôlés, aux mains des actionnaires.
Je repense à Patrice, conducteur de travaux, 50 ans, 35 ans de métier, plombier puis chef d'équipe et enfin chargé d'affaires. Il avait toujours su gagner de l'argent, gérer ses gars, mener à bien ses chantiers. Il aimait ça se lever tôt, gueuler parfois, mais boire un verre aussi; casser une croûte à 10h00 avec les gars. Et puis sa boîte est entré en bourse, un fond de pension américain a pris sa part. Une main invisible a commencé à réclamer 3% de plus par an, puis 5 puis 7, il a fallu pousser encore un peu plus les hommes. Jusqu'à ce qu'ils atteignent les limites prévisibles. On lui a parlé de tableaux de bord, de courbes, de planning incompressible, d'évaluation de compétences, de formation. En réponse, il s'est mis à boire un peu plus, est rentré toujours plus tard à la maison; a fait un infarctus. Combien comme Patrice ?
Alors je soupçonne aujourd'hui l'imposteur d'utiliser cette crise comme une aubaine, un prétexte énorme pour faire taire les voix différentes, sous prétexte d'unité nationale.
Ce pantin n'est que le fruit de ses amis milliardaires, un petit avocat qui se croit président, de la France, de l'Europe, du monde. il faut le voir saoulé de sa propre suffisance, réunir les "grands", donner des leçons, faire la morale. Gageons qu'il fatiguera nos voisins Italiens, Allemands ou Hongrois qui se rendront vite compte que rien n'y changera. Si nous devons nous en sortir ce n'est pas en sauvant le capitalisme mais en le DETRUISANT.

KLL Black and Red

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