Europe et Americana

Avez-vous remarqué que les gens qui réclament à leur égard tolérance et respect sont souvent les mêmes qui en sont le moins capables ? Il en va ainsi de certains religieux, politiques ou économistes à tendance radicale. Les mêmes, qui (par malheur) arrivant au pouvoir cherchent à nous faire rentrer dans le "droit chemin". Notre époque est donc au retour des croyances, toutes les croyances, traditionnelles, religieuses, sectaires et autres conneries. Un contre-poids à la religion du marketing, du consumérisme ? Pas simple de s'y retrouver. La fièvre patriotique et religieuse se trouve ainsi étroitement liée aux Etats-Unis d'Amérique. Qu'il doit être difficile de simplement penser et s'exprimer différemment dans ce pays. Certes on me rétorquera que c'est une démocratie et que cela reste globalement possible. Le sujet n'est pas là. Imaginez-vous ce jour être contre la guerre en Irak, athé, et à tendance franchement gauchiste dans le fief texan des bush. Pas de chance.
Sans parler de la standardisation distillée insidieusement par les médias. Comment en sortir ?

C'est paradoxalement cette difficulté à "être différent" qui pousse nombre d'artiste à donner le meilleur d'eux-même. Un courant musical appelé "Americana" est un des fruits de cette différence. Genre fidèle (mais décalé) aux racines de la musique américaine (country, folklore, blues, rock); c'est en se rapprochant de ses racines populaires que de nombreux artistes nous parlent de cette autre Amérique. Celle qui peine, qui trime dur, subit la seule loi du marché. Celle des "Raisins de la colère" version 2005.
Ce genre est difficilement définissable (enfin pour mes moyens...), il mélange instruments traditionnels (violons, mandolines, accordéon, banjo) et bien sûr guitares, électriques ou non, basse, batterie... Si l'ambiance n'est pas franchement à la rigolade, le parti pris "non commercial assumé", nous porte en territoire inconnu. Couleurs sombres, dépouillement et beauté. Ces enfants de Johnny Cash forcent le respect. Fortement recommandé.
Sur notre vieille Europe pas encore totalement vendue à la dictature libérale deux excellents labels nous y guident.
les français de Fargo ou les allemands de Glitterhouse
Ou comment le vieux continent contribue à la diversité musicale en Amérique...

KLL