18 février 2006
Monsieur Johnny CASH
Grâce soit rendu à Rick Rubin d'être aller trouver l'Homme en Noir. Millionnaire désoeuvré, producteur de groupes heavy metal et rap, il lui vint le désir de produire un grand compositeur populaire...qui ne faisait plus de grands disques. C'est ainsi qu'il alla chercher Johnny Cash, malade, oublié de l'establishment country. Ce sont donc les quatre derniers disques de l'Homme en Noir. Mais quels disques ! Le parti pris de simplicité absolue, la sécheresse des arrangements,la profondeur de la voix, habille les chansons d’un noir inconnu, absolu.
Johnny Cash se sait mourant. Et l'Homme qui n'a jamais triché va creuser encore un peu plus son âme torturé. Beau à en mourir. Combien de fois m'est-il arrivé devant ma discothèque, ne sachant quel disque choisir de poser un de ces merveilleux disques, à ma surprise. Johnny Cash c'est le Graal retrouvé, l'essence de tout.
Le film consacré à Monsieur Cash a fait remonter en moi, en noir, les sentiments les plus profonds. L'envie de s'élever encore, malgré un monde sans pitié, une société aliénante, une médiocrité ambiante. Ne jamais courber l'échine, rester digne, mépriser le pouvoir, écouter les humbles, les petits, les sans-grades, les minorités, ne jamais passer de l'autre côté. Seule la musique rend libre.
Content et même heureux d'avoir vu ce beau film en compagnie de mon grand garçon. À priori et du haut de ses 14 printemps, il n'en a rien à battre de la Country et de Monsieur Cash...sauf, sauf que ce film bien fait rend un très bel hommage à l'homme et au musicien. Et mon grand de rentrer à la maison et de chercher sur le net "Cry, cry, cry" et "Jackson". Je le savoure comme une petite victoire. J'espère de tout mon coeur que mes enfants garderont "quelque chose" de cet héritage populaire.
Les puristes, il en existe, peuvent ergoter sur des détails (on ne voit jamais Monsieur Cash composer...) mais il n'en reste pas moins vrai que ce film est juste, les acteurs époustouflants.
Rentré à la maison en sortant tous mes disques de l'Homme en noir, le coffret "Unearthed", les disques produits par Rick Rubin, le bien nommé coffret "Love, God and Murder". Et… il me manque (entre autres...) le disque du concert à la prison de Folsom ! Pas étonnant que Johnny Cash ait joué si souvent dans les prisons. L'Homme a su rester attentif aux causes des taulards, des indiens, opprimés de cette terre. Ils savaient leur parler, car il était des leurs, n’avait rien oublié ni renié de ses origines, de sa souffrance. La musique de Monsieur Cash élève l’âme en des cieux inconnus. Indispensable.
KLL
Bande son : « Hurt » - album – American IV : The Man comes around – 2002 – Johnny CASH
Cherchez sur la toile le clip accompagnant cette chanson, magnifique testament nostalgique du grand Homme. Tout y est dit.
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