30 novembre 2010

Plus un seul SDF...

un sketch du nano président



Alors que dans ce pays on meurt à 78 ans, 78 ans...de froid comme un chien dans la rue...

KLL Black and Black

Arrivederci Mario


Bien entendu je devrais m'habituer à la mort de mes Chers Amis...mais il n'en est rien. Aussi ce matin, noyé entre deux infos forcément déprimantes, j'apprends la mort de ce bon Mario Monicelli. Me reviennent alors les films adorés, ce merveilleux "Pigeon", "Un bourgeois tout petit petit", " Les Camarades" et bien entendu "Mes chers Amis". Moi, pour qui le cinéma Italien sera mon bac + 5, ma muse, mon Amour per sempre. Ce cinéma qui fût mon université libre et joyeuse, ma formation politique et social. Je sautais d'un festival à une rétrospective, guettant fébrilement dans l'officiel des spectacles la sortie d'un film que je ne connaissais que par mes lectures de J. A. Gili, LE spécialiste du genre. C'était il y a un siècle, au début des années 80, quand les salles parisiennes offraient encore un choix incomparable. Je pouvais réciter l'alphabet en citant à chaque lettre un réalisateur, un acteur. D'antonioni à Zurlini, sans oublier le grand Risi, Gassmann, La Magnani, La Loren, Bolognini, Comencini, Scola, les frères Taviani et tant d'autres. Je pleurais à la mort de Marcello Mastroianni (je le pleure encore...)

Tous me parlaient d'une Italie vive, populaire, vraie. Ce qu'aucun autre cinéma n'offrait alors avec tant de diversité. J'allais voir et revoir à satiété "Cuore", "Identification d'une Femme", " La Dolce Vita", 'La Grande Guerre" "Stromboli". A tel point que je rencontrais parfois les mêmes personnes, formant une famille informelle mais unie par ce fil invisible. J'aimais par dessus tout ce regard sans concessions mais toujours aimant sur le peuple, sa condition, ses combats grands et petits, glorieux et mesquins; pour vivre et survivre. Le cinéma Français me semblait fait par de petits bourgeois et leur regard sur le peuple m'apparaissait caricatural, simpliste ou pire méprisant. Ce qui n'a guère changé. Autant de travers que ces grands messieurs évitaient superbement. Aussi ce soir j'ai retrouvé cette merveilleuse phrase de Monsieur Monicelli :

«Les gens que j’ai connus à l’époque étaient très engagés et solidaires. Nous voulions extraire le pays d’une époque stupide, la moderniser, la faire entrer en Europe. Mais la génération suivante s’est vite corrompue. Le marché a commencé à commander tout, plus de merci, plus de pitié et tout s’est détérioré.»
«La génération de 68 a pris le pays d’assaut en pensant qu’ils pouvaient complètement changer ce qu’avaient fait leurs parents avant eux, en les ridiculisant, en les traitant de vieux qu’il fallait jeter. Ils croyaient qu’ils pouvaient tout rénover. Ce fut une génération de gens violents et corrompus. Le sens de la responsabilité collective s’est alors perdu. Les gens sont devenus individualistes et ont commencé à imposer leurs vues à leur voisin.
Le cinéma était trop bourgeois à leur goût, et pourtant, ils affrontaient la vie chacun pour soi. Ils ont méprisé la culture de leurs pères, d’origine paysanne, qui s’était développée dans la participation et la tolérance. Ils ont tout laissé tomber.
Dans l’Italie rurale, qui était encore celle de l’après-guerre,"l’autre" n’était pas un adversaire mais un compagnon. C’était ça la culture. Ce qui l’a remplacé c’est l’inculture.
Il y avait alors 10 % de, disons, des aristocrates et le reste, tous les autres, nous étions plus ou moins pauvres. Nous nous déplacions en Lambretta et nous étions vifs comme la foudre. C’était le temps de la "furbizia" ingénue.
L’innocence a disparu peut-être avec l’assassinat d’Aldo Moro. On avait alors encore l’espoir que le communisme pouvait arriver au pouvoir par la voie démocratique. Que c’était un avenir pour nous. Et pour éviter tout ça ils ont tué Aldo Moro…


Triste constat d'un jeune Ragazzo de 92 ans, d'une lucidité terrible d'un Homme qui jusqu'à sa mort s'est battu pour la dignité de ses semblables.
Grazie Mario, Grazie mille e arrivederci...

KLL

Lecture : "Le Cinéma Italien" de Aldo Bernardini, Jean A. Gili
Films : "Mes Chers Amis" de Mario Monicelli

28 novembre 2010

L'Etat des Choses


De ces manifestations contre cette saloperie de réforme sur les retraites, était né une belle fraternité de lutte. Mais qui a donc décidé de nous arrêter ainsi ? Des syndicats dépassés, un PS complice ? Ce pays crève de résignation, de repousser toujours plus loin les lendemains qui chantent, son seuil de tolérance devant l'insupportable misère (combien de personnes à la rue dans Paris ?). Et tout cela écrit au chaud devant un ordinateur made in China, pas le moindre des paradoxes; pas le seul. Passé le cirque du remaniement, sarko retrouve ses bonnes habitudes, épaule gauche agitée, d'un très mauvais comédien. Le nez de Pinocchio grandissait, l'épaule gauche de ce triste nain saute toute seule. Même au second degré, se sortir des questions des journalistes en les mettant en accusation de pédophilie est lamentable. Une outrance de plus pour masquer son impossibilité de répondre, son agacement... Ces mêmes larbins de journalistes qui lui ciraient les pompes avant et bien après son élection le lâchent petit à petit. Les autres se sont fait cambrioler (Siné Hebdo, Mediapart, Rue 89...). Les signaux sont plus qu'alarmants. Marcher dans les rues ne suffit plus, rester chez soi encore moins.
KLL Black and Black

Question : "Que pense un pauvre type ayant voté pour ce nain en sortant de ce film vivifiant "Le Nom des Gens" ? " c'est la première question qui m'est venu en tête à la fin du film :-)

25 novembre 2010

Vive la Commune



Belle journée malgré tout. Sortir d'une journée de travail syndical, d'informations techniques et très concrètes sur l'application à venir de la réforme des retraites...et avoir la confirmation qu'il s'agit bien d'une réforme de classe. De lutte des classes. Le salmigondi des têtes de noeud cravatés est imbuvable pour le journaliste moyen (un euphémisme) mais sera très méthodiquement mis en oeuvre pour détruire le régime de retraite de nos parents. Ce qui est proposé ne vise pas à sauver cet héritage du Conseil National de la Résistance, mais bien à le détruire et à pousser les français (ceux qui ont encore un travail ou/et un salaire décent) vers les fonds de capitalisation, dont un tenu par le frère sarko. Pendant ce temps l'Irlande, ce modèle libéral vanté pendant des années, va pouvoir noyer sa misère dans la Guinness, suivront le Portugal, l'Espagne, la France ? Il y a fort à parier que le système monétaire européen implosera et fera exploser les états avec. Mais l'ennemi du jour est cette fois le fonctionnaire, désigné par l'ami des pédophiles, à la vindicte populaire et rurale. Que penser également des confédérations syndicales se résignant après tant d'espoirs, de colères, d'indignations sainement populaires ? Les alternatives démocratiques sont rendus impossibles par ce gouvernement aux abois. Les partis politiques, syndicats, corps intermédiaires seront (sont ?) dépassés et inutiles. Pour le pire à venir.

KLL Black and Black

Lecture : "Indignez-vous" Stéphane HESSEL
"L'Enterrement de Jules Vallès" Eloi VALAT